Le Département des Affaires de l’UNRWA du Front Démocratique présente un plan d’action pour protéger l’UNRWA sur les plans politique et financier
Alors que se poursuit la guerre de génocide menée par l’occupation israélienne contre notre peuple à Gaza et en Cisjordanie — accompagnée d’une politique fasciste de famine, de déplacements forcés et d’épuration ethnique — la campagne de ciblage de l’UNRWA et de sa symbolique se poursuit. L’UNRWA constitue en effet un témoin international de l’existence de la question des réfugiés palestiniens et de leur droit au retour dans leurs foyers et leurs biens, conformément à la résolution 194.
Ce à quoi l’UNRWA est aujourd’hui confrontée n’est plus une simple crise financière passagère comme auparavant, mais un projet politique soigneusement élaboré, mené par l’occupation avec le soutien direct de l’administration américaine. Ce projet vise à rayer la question des réfugiés palestiniens de tout règlement futur, à vider l’Agence de tout contenu politique et juridique, et à la transformer en une institution de services déformée, détachée de son contexte historique de création.
La menace est devenue encore plus grave après la publication de l’évaluation stratégique de l’Agence, réalisée par l’expert international Ian Martin, qui a recommandé quatre options alternatives, toutes conduisant à la disparition de l’UNRWA et à l’effacement de la question des réfugiés :
1) Maintenir le statu quo sans solution fondamentale, ce qui mènerait à la faillite progressive de l’Agence.
2) Réduire les services et transférer certaines fonctions à d’autres acteurs tels que l’Autorité palestinienne, les pays hôtes, ou même des organisations alternatives, comme cela avait déjà été proposé.
3) Créer un bureau et un conseil exécutif pour soutenir le Commissaire général.
4) Conserver la fonction de l’UNRWA comme dépositaire des droits des réfugiés tout en transférant progressivement les services à d’autres parties.
Les instances palestiniennes et tous ceux qui tiennent au respect des droits des réfugiés palestiniens ont affirmé que ces options sont illégales, inhumaines et plongent l’UNRWA dans l’inconnu. Plus grave encore, les récentes déclarations du Commissaire général confirment qu’il étudie ces quatre options et envisage d’en adopter une, en particulier le transfert des services à l’Autorité palestinienne ou aux pays hôtes. Il s’agit là d’une déclaration explicite de l’intention de mettre fin à l’UNRWA et d’annuler son mandat onusien.
À l’approche de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, prévue le 22 septembre 2025, le besoin d’une mobilisation internationale, arabe et palestinienne s’accroît pour garantir le renouvellement du mandat politique et financier de l’UNRWA et pour faire échec à tous les projets suspects visant à la réduire à une simple institution de services, vidée de sa substance politique et juridique.
Dans ce contexte, nous présentons un plan d’action urgent à trois niveaux, culminant dans la formation d’une alliance internationale, arabe et palestinienne pour contrer le projet de suppression de l’UNRWA et œuvrer à assurer sa protection politique et financière.
Premièrement : au niveau palestinien
– Unifier la position palestinienne dans toutes ses composantes politiques, syndicales et populaires dans la bataille de défense de l’UNRWA, rejeter tous les projets de fusion, de réduction et de manipulation de son mandat onusien, et œuvrer à la création d’un organe national spécialisé dans la défense de l’UNRWA.
– Renforcer la position exprimée par le Département des Affaires des Réfugiés de l’OLP et par toutes les composantes de notre peuple qui rejettent les quatre options, en raison des dangers directs qu’elles représentent pour l’UNRWA et pour le droit au retour.
– Lancer un mouvement populaire organisé dans les camps et au-delà, sous le slogan : « L’UNRWA est un témoin, et le droit au retour ne tombera pas ».
Deuxièmement : au niveau arabe
– Le Département des Affaires des Réfugiés de l’OLP, en coordination avec les pays hôtes, doit appeler la Ligue des États arabes et l’Organisation de la coopération islamique à assumer leurs responsabilités historiques, politiques et financières envers l’UNRWA, et à considérer son soutien comme faisant partie intégrante de la bataille de défense de la Palestine.
– Le Département doit prendre l’initiative de convoquer une réunion urgente des pays hôtes arabes afin de coordonner les positions, notamment pour dialoguer avec les pays du monde en vue d’obtenir un renouvellement du mandat de l’Agence avec une large majorité, et pour élaborer une stratégie commune de défense de l’UNRWA.
– Appeler les parlements arabes et l’opinion publique à intervenir auprès des capitales décisionnelles pour renforcer l’UNRWA sur les plans financier et politique.
Troisièmement : au niveau international
Demander aux pays donateurs de maintenir leurs engagements financiers et d’augmenter leurs contributions afin d’éviter un déficit budgétaire causé par la suspension de la contribution américaine.
Former une coalition internationale politique, parlementaire et juridique en soutien à l’UNRWA et au droit au retour, regroupant les forces de la société civile, des organisations de défense des droits humains, des parlements internationaux, des partis politiques et des structures communautaires.
Appeler les membres de l’Assemblée générale des Nations unies, lors de sa prochaine session, à renouveler leur engagement politique et financier envers l’UNRWA conformément à son mandat onusien (résolution 302), en tant qu’institution internationale indispensable jusqu’à la réalisation du retour.
Le Département des Affaires de l’UNRWA du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine affirme que la défense de l’UNRWA constitue la première ligne de défense du droit au retour, conformément à la résolution internationale 194. Il appelle donc toutes les parties palestiniennes, arabes et internationales à répondre rapidement à ce plan urgent et à le traiter comme une bataille décisive face aux projets de liquidation, et comme une protection des droits inaliénables des réfugiés palestiniens.
Nous appelons également tous les cadres palestiniens œuvrant pour la défense de l’UNRWA et du droit au retour à mettre de côté leurs différends et à s’unir dans la bataille pour la défense de l’Agence, en s’efforçant autant que possible d’élaborer des stratégies unifiées, notamment dans les zones de diaspora, et d’organiser des mobilisations populaires coordonnées qui envoient des messages clairs aux parties internationales sur l’attachement des réfugiés à leur droit au retour et à sa place politique et juridique, avec en première ligne l’UNRWA et ses services.