Fruit de la résistance, des sacrifices de notre peuple et des mobilisations populaires des peuples libres du monde
Les relations internationales ont connu une série de reconnaissances d’États, qu’elles soient individuelles ou collectives, tandis que le peuple palestinien est resté seul dans l’attente de la naissance de son État, bien qu’il ait été mentionné il y a 78 ans, lorsque l’Assemblée générale des Nations Unies adopta, le 29 novembre 1947, la résolution 181, connue sous le nom de Plan de partage de la Palestine. Cette résolution prévoyait deux États : l’un juif et l’autre arabe. Le premier imposa sa domination par la terreur, les massacres et le soutien occidental et colonial, tandis que la création de l’État palestinien fut empêchée par la complicité de la communauté internationale, le refus d’Israël et son occupation, qui constitue la dernière occupation coloniale de peuplement et d’expulsion dans le monde.
Aujourd’hui, alors qu’Israël perpètre une guerre génocidaire en pleine complicité avec les États-Unis d’Amérique et avec le soutien de nombreux pays occidentaux, notre peuple, où qu’il se trouve, suit avec attention les informations selon lesquelles certains États européens envisagent de reconnaître l’État de Palestine lors des prochaines sessions de l’Assemblée générale des Nations Unies. Nous considérons que ces reconnaissances contribuent à poser les bases d’une solution équilibrée au conflit, garantissant au peuple palestinien son droit à la liberté et à l’autodétermination dans un État indépendant, pleinement souverain, dans les frontières du 4 juin 1967 avec Jérusalem pour capitale, ainsi que le droit des réfugiés palestiniens de retourner dans leurs foyers et sur leurs terres dont ils ont été expulsés depuis 1948.
On ne peut voir dans les reconnaissances internationales de l’État de Palestine — qui a obtenu en 2012 le statut d’« État observateur non membre » à l’ONU — qu’un résultat de la résistance, de la persévérance et des sacrifices du peuple palestinien, mais aussi des mobilisations populaires organisées et soutenues par les peuples libres du monde, défenseurs de la liberté, de la justice et de la démocratie. Ces mobilisations sont aujourd’hui appelées à poursuivre la lutte, sous toutes ses formes, tant auprès des États qui ont annoncé leur intention de reconnaître l’État de Palestine afin de consolider cette démarche, qu’auprès de ceux qui ne l’ont pas encore fait, en les incitant à franchir ce pas. Nous sommes convaincus que les mobilisations populaires des forces de liberté en Europe et dans le monde finiront par exercer une pression sur les gouvernements concernés pour qu’ils reconnaissent l’État de Palestine.
La reconnaissance de l’État de Palestine est une correction d’une erreur et d’une injustice historique subies par le peuple palestinien depuis des décennies. Elle constitue une étape conforme au droit international et un engagement vis-à-vis de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies de septembre 2024, qui appelait Israël à mettre fin à sa « présence illégale dans le territoire palestinien occupé » dans un délai de 12 mois, conformément à l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice en juillet 2024, affirmant que « la présence continue de l’État d’Israël dans le territoire palestinien occupé est illégale ».
Mesdames, Messieurs, chers camarades,
Bien que l’annexion de vastes zones de la Cisjordanie soit la seule stratégie inscrite à l’agenda du gouvernement fasciste israélien depuis 2022 — avec son cortège de meurtres, déplacements forcés, épurations ethniques, colonisation et démolitions de maisons — nous nous préparons à de nouvelles batailles pour affronter ce plan. Israël a déclaré publiquement son intention d’imposer ce qu’il appelle la « souveraineté israélienne » sur la Cisjordanie ou sur de larges portions de celle-ci. Cela représente un défi non seulement pour le peuple palestinien et pour la volonté de la communauté internationale, mais aussi pour les États qui ont reconnu ou se préparent à reconnaître l’État de Palestine.
Si notre peuple salue et apprécie les pays qui ont reconnu ou reconnaîtront l’État de Palestine, nous exprimons en revanche notre étonnement face aux positions de certains États qui persistent à pratiquer une politique d’hypocrisie dans leur approche de la cause palestinienne. Pour se soustraire à cette responsabilité politique, juridique et humaine, ils conditionnent la reconnaissance de l’État de Palestine à des négociations, tout en évoquant en permanence la « solution à deux États ». Cela confirme leur complicité, non seulement dans le soutien aux crimes de l’occupation, mais aussi dans l’empêchement du peuple palestinien à vivre en paix, dans un État indépendant, souverain, libéré de l’occupation et de sa domination.
Conditionner la reconnaissance de l’État de Palestine aux négociations et aux règlements politiques, comme le font les États-Unis et d’autres pays occidentaux, constitue le comble de la duplicité politique, couvrant et protégeant les responsables recherchés par les tribunaux internationaux. Quelles négociations sont encore possibles après que le président américain a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, transféré l’ambassade de son pays dans cette ville, fermé la représentation de l’OLP à Washington, imposé un blocus financier et politique à l’UNRWA, reconnu l’annexion du Golan syrien par Israël, déclaré la colonisation « légitime », et reconnu à Israël le prétendu droit d’annexer de larges portions de la Cisjordanie afin de réaliser le projet de « Grande Israël » ?
Nous, à la « Direction des relations internationales du Front Démocratique de Libération de la Palestine », appelons les partis politiques, les cadres politiques et juridiques, ainsi que les mouvements populaires à poursuivre leurs actions afin d’attirer l’attention des institutions internationales sur la nécessité d’imposer des sanctions contre Israël, de l’isoler et de l’obliger à abroger les lois et décisions qui violent le droit international et la Charte des Nations Unies — en particulier contre l’UNRWA et plusieurs agences et organisations onusiennes. Nous appelons également à prendre des mesures sérieuses pour soutenir l’État de Palestine et lui permettre d’exercer ses droits sur sa terre, loin de toute forme de domination et d’occupation. Nous rejetons toutes les alternatives proposées, y compris les plans Trump-Netanyahou et le projet de « Grande Israël ». Nous réaffirmons que l’occupation et la colonisation constituent des violations du droit international et des résolutions des Nations Unies et doivent cesser immédiatement