«La conférence sur la solution à deux États» et «la loi d’annexion de la Cisjordanie»: deux contradictions irréconciliables — soit le droit international, soit la loi de la jungle

Aug 14, 2025

Message du “Département des relations extérieures du Front Démocratique” aux institutions partisanes et juridiques internationales

Mesdames et Messieurs,
Dans les partis politiques et les institutions juridiques internationales,
Nous vous adressons ce message dans le cadre du suivi permanent des crimes que poursuit Israël contre le peuple palestinien et ses droits nationaux. Au cours des dernières semaines, deux événements contradictoires, tant dans la forme que dans le fond, ont occupé le devant de la scène :
Le premier est l’adoption, par la Knesset israélienne (le 23 juillet), d’une loi appelant le gouvernement à imposer la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie.
Le second est la « Déclaration de New York » issue de la « Conférence sur la solution à deux États » tenue à New York (le 29 juillet), sous l’égide de la France et de l’Arabie Saoudite, visant — comme il a été annoncé — à « parvenir à un règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien, basé sur la mise en œuvre effective de la solution à deux États ».
Nous saluons toute initiative internationale visant à consacrer un minimum de justice dans la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien et son droit à les exercer sans aucune ingérence extérieure. Ainsi, la reconnaissance internationale croissante de l’État palestinien est, pour notre peuple, un acte apprécié, considéré comme une étape importante pouvant contribuer à jeter les bases d’une solution équilibrée au conflit dans la région.
Mais comment concilier la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien et la poursuite du soutien à l’occupation israélienne, tout en l’encourageant à refuser de se conformer au droit international, par la poursuite de sa guerre d’extermination dans la bande de Gaza et par le crime de l’annexion de la Cisjordanie ?
On aurait pu considérer que la loi de la Knesset israélienne était sans effet, simple mesure interne sans incidence juridique sur les droits du peuple palestinien, si la communauté internationale avait traité Israël autrement, en la sanctionnant pour sa rébellion contre le droit international, ses attaques répétées contre les institutions internationales et son orgueil affiché dans le refus constant des résolutions des Nations Unies. Mais la réalité montre que de nombreux pays continuent de traiter Israël et ses politiques avec indifférence, sans prendre les mesures qui la contraindraient à se conformer à la volonté et aux décisions de la communauté internationale.
Ainsi, les résultats de la « Conférence sur la solution à deux États » perdent toute valeur s’ils ne s’accompagnent pas de mesures concrètes pour mettre fin aux actions d’Israël, notamment en Cisjordanie, où ses politiques rendent impossible l’établissement d’un État palestinien indépendant.
La loi de la Knesset ne peut être vue que comme la conséquence naturelle de la manière dont l’occupation est traitée au niveau international, en particulier depuis l’arrivée du gouvernement actuel. Cette loi prolonge directement la «Loi fondamentale : Israël, État-nation du peuple juif» adoptée en 2018, notamment en ce qui concerne l’affirmation que la terre de Palestine est la patrie historique du peuple juif, qu’Israël en est l’État national et que l’exercice du droit à l’autodétermination dans l’État d’Israël est réservé exclusivement au peuple juif. Cela répond au cœur du projet sioniste, qui visait à rassembler la « diaspora juive » en Palestine et à nier tous les droits palestiniens, qu’ils concernent le peuple, la terre ou l’avenir politique et juridique de la Palestine.
L’asphyxie de l’Autorité palestinienne par une avalanche de conditions politiques et l’alignement sur les exigences américaines ne constituent pas la voie juste vers un État palestinien indépendant, pleinement souverain et exempt de colonies. Notre peuple et ses différentes forces refusent que leur État soit prisonnier des conditions américano-israéliennes ou un cadeau accordé par telle ou telle puissance. Cet État est un droit naturel pour notre peuple, comme pour tous les peuples libres de la Terre, et le fruit légitime de sa lutte nationale, soutenue par des forces internationales et par des peuples qui, encore aujourd’hui, élèvent haut les drapeaux de la liberté et de l’autodétermination pour la Palestine.
Quelles que soient les positions des pays occidentaux, notamment les États-Unis, le plan d’annexion est devenu le seul projet politique de ce gouvernement israélien d’extrême droite, qui œuvre jour et nuit à son imposition, le présentant au peuple palestinien et au monde comme un fait accompli. Tous les éléments indiquent que la mise en œuvre concrète de ce plan a déjà commencé, sous différentes formes. Les retards éventuels ne sont que tactiques, tandis que le processus de fond suit une stratégie israélienne ancienne : imposer progressivement la réalité sur le terrain afin de bâtir, étape par étape, la structure complète de l’annexion.
Les pays occidentaux font preuve d’hypocrisie politique lorsqu’ils prétendent soutenir la « solution à deux États » alors qu’en pratique ils fournissent à Israël tous les moyens de subsister, ne sanctionnant qu’un petit nombre d’individus, tandis que les dirigeants extrémistes poursuivent leur plan, indifférents aux positions des pays occidentaux et aux critiques des institutions internationales. Il est donc impossible de concilier le soutien à la « solution à deux États » avec un soutien militaire, économique, politique et diplomatique à Israël. Les pays qui soutiennent Israël doivent choisir : soit continuer à appuyer le terrorisme sioniste contre le peuple palestinien et les peuples de la région, en consacrant la loi de la jungle, soit respecter le droit international, la justice et les droits humains, valeurs qu’Israël viole quotidiennement.
Nous, au “Département des relations extérieures du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine”, considérons que la lutte contre le « plan d’annexion » est une bataille longue que le peuple palestinien mènera avec toutes ses forces politiques et sans hésitation, convaincu du soutien des libres du monde, qui se sont soulevés contre l’agression israélienne sur Gaza et qui seront au rendez-vous de nouvelles batailles, aussi importantes que toutes les luttes contre le sionisme, l’impérialisme et leurs manifestations sur la terre de Palestine… dans le cadre de la défense des valeurs de justice, de droit international et d’humanité.
Dans la situation actuelle, le peuple palestinien n’a pas d’autre choix que celui de la résistance et de la fermeté. Puisque ce plan a déjà commencé à être appliqué sur le terrain, il est illusoire de croire qu’il pourra être transformé pacifiquement. Il ne reste donc d’autre voie que de le combattre et de le contrer par toutes les formes de lutte disponibles.