Déclaration du Département Juridique du Front Démocratique concernant la démission d’un juge de la Cour pénale internationale: une preuve de la faiblesse du système international

Jul 3, 2025

La communauté internationale et ses systèmes politiques et judiciaires doivent s’unir pour défendre les valeurs de justice et de droit international

Le Département juridique du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine a estimé que la démission de l’un des juges de la Cour pénale internationale (le juge britannique Andrew Cayley) est l’un des résultats des pressions exercées par les États-Unis sur les juges de la Cour. La plus récente de ces pressions fut l’imposition de sanctions contre quatre femmes juges en juin dernier, à la suite des enquêtes de la Cour ayant conduit à l’accusation d’Israël pour crimes de guerre dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Cayley a déclaré que lui-même et d’autres ont été menacés sur les plans sécuritaire et économique par des responsables américains, ce qui a perturbé leur travail en raison de la pression psychologique subie. (Il a été nommé en mars 2024 et a joué un rôle important aux côtés de l’avocate américaine Brenda Hollis dans les enquêtes sur les violations israéliennes dans les territoires palestiniens occupés).
Le Département juridique a déclaré que les États-Unis et Israël souhaitent orienter la justice internationale selon leurs intérêts et rester hors du cadre judiciaire. C’est pourquoi ils n’ont pas signé le Statut de Rome de la Cour. Par conséquent, la réponse de la communauté internationale, en particulier des États membres du Statut de Rome, doit être ferme, en prenant les mesures nécessaires pour assurer la protection des juges de la Cour et garantir la poursuite du processus judiciaire contre les personnes accusées de crimes de guerre à Gaza, notamment le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le Département juridique a souligné que la réaction des États-Unis et d’Israël face aux enquêtes de la Cour et aux mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, ainsi que les mandats secrets que la Cour aurait pu émettre contre d’autres responsables politiques et militaires israéliens, montrent clairement la peur d’Israël face aux conclusions possibles des juges et aux verdicts qui pourraient condamner Israël pour crimes de génocide, crimes contre l’humanité, nettoyage ethnique, déplacements forcés et famine imposée à la population.
Le Département juridique du Front Démocratique a affirmé que les valeurs du droit international et des droits de l’homme doivent triompher face à ceux qui cherchent à imposer la loi de la jungle au-dessus de tous les traités internationaux. D’autant plus que de nombreux peuples à travers le monde, notamment le peuple palestinien, considèrent la Cour pénale internationale et d’autres instances judiciaires internationales comme leur dernier recours face à l’arrogance du pouvoir et au fascisme incarnés par les États-Unis et Israël dans leur gestion de la question palestinienne et leur refus de reconnaître les droits nationaux du peuple palestinien.
Le Département juridique du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine a conclu en déclarant que s’attaquer à la Cour pénale internationale et à ses juges, c’est s’attaquer au système judiciaire international. Le succès de Trump et de Netanyahu à intimider les juges de la Cour est la preuve de l’échec et de la faiblesse du système international, incapable jusqu’à présent d’assurer leur protection. La communauté internationale, avec tous ses cadres politiques, juridiques et judiciaires, doit s’unir pour défendre le droit, la justice et les droits de l’homme — en espérant qu’on n’en vienne jamais à poser la question suivante : comment une Cour qui n’a pas pu protéger ses propres juges pourra-t-elle rendre justice aux peuples du monde dont les droits sont violés par des puissances imposant leur domination par la force militaire?