Mesdames et Messieurs, dirigeants des partis politiques et des institutions parlementaires occidentales,
Mesdames et Messieurs, responsables syndicaux, militants et influenceurs de l’opinion publique dans les pays occidentaux,
Salutations de la Palestine meurtrie, de la bande de Gaza, toujours victime d’une guerre de génocide qui dure depuis plus de 600 jours, menée par le fascisme israélien avec le soutien direct de plusieurs pays occidentaux. Face à cela, les voix des peuples libres du monde s’élèvent, en défense de la justice, du droit et des droits de l’homme, soutenant le droit du peuple palestinien contre ceux qui veulent faire de la loi de la jungle une légitimité pour tuer, expulser, détruire et pratiquer le nettoyage ethnique impunément.
Mesdames et Messieurs,
Ce n’est pas une exagération que de qualifier les profonds bouleversements de l’opinion publique dans de nombreux pays occidentaux de « déferlante des libres », qui commence à se refléter — bien que partiellement — dans les positions de certains États traditionnellement pro-israéliens. Il est désormais clair qu’un changement notable s’opère face aux crimes quotidiens commis à Gaza. L’opinion publique occidentale, officielle et populaire, commence à percevoir la vérité, à reconnaître les faits et à en constater l’horreur. Ces changements se manifestent, avec des nuances selon les pays, dans des manifestations de masse dans les grandes capitales et villes occidentales, avec des slogans clairs qui démystifient les mensonges israéliens, condamnent les massacres, les politiques de famine, de soif et la privation de soins infligées au peuple palestinien.
Les mesures juridiques et sécuritaires prises par les États-Unis et certains pays européens contre les critiques d’Israël montrent que la démocratie, les droits de l’homme et d’autres principes sont jetés aux oubliettes lorsqu’il s’agit d’Israël et de ses intérêts. Cela confirme aussi l’effondrement du récit historique promu par le sionisme pour justifier la création d’un « État juif ». Comme l’a dit Abraham Lincoln : « On peut tromper tout le monde pendant un certain temps, ou quelques-uns tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps. »
Et par récit israélien, nous ne désignons pas uniquement les mensonges concernant le 7 octobre (meurtres de nourrissons, viols de femmes, incendies de civils), ni les campagnes de désinformation contre l’UNRWA, mais bien le récit sioniste talmudique concernant la terre, l’histoire, le peuple, l’identité, et la façon dont le juif israélien se perçoit face à l’« autre ». Ceci se manifeste particulièrement dans l’émergence d’un courant fasciste en Israël, qui appelle à affirmer la « judéité de la terre » comme base pour finaliser la « judéité de l’État », en accompagnant cela de tueries, d’expulsions et de nettoyages ethniques, visant à éliminer l’identité nationale palestinienne.
Israël, entité raciste fondée sur le meurtre, l’expulsion et la destruction, vit aujourd’hui une situation d’isolement sans précédent. Cet isolement est dû à une prise de conscience croissante au sein de larges couches sociales en Occident et aux États-Unis, sur la véritable nature d’Israël et son rôle régional. Cela se traduit par des mouvements populaires croissants, y compris dans des pays n’ayant jamais connu de mobilisations anti-israéliennes, ou dans des universités historiquement pro-israéliennes. Tout cela se produit dans un contexte où les crimes de guerre à Gaza continuent, sans qu’aucune instance internationale ne parvienne à les arrêter, malgré une condamnation quotidienne.
Quelles que soient les motivations réelles derrière les propos du président français à la conférence sur la sécurité de Shangri-La à Singapour fin mai, lorsqu’il a déclaré : « L’Occident risque de perdre toute sa crédibilité s’il abandonne Gaza et permet à Israël de faire ce qu’il veut », les mobilisations populaires ont réussi à forcer des gouvernements traditionnellement pro-israéliens à prendre des décisions sans précédent. Ces décisions ne reflètent pas un soutien absolu à la cause palestinienne, mais plutôt une prise de distance partielle en faveur des valeurs universelles qu’ils prétendent défendre.
L’écart entre les positions officielles et l’opinion publique occidentale se creuse. Les gigantesques mobilisations dans certaines villes sont un miroir de l’humeur populaire, qui perçoit Israël non seulement comme ennemi des Palestiniens, mais aussi des valeurs fondamentales de l’Occident. Les appels répétés de certains États occidentaux sont ignorés par Israël, comme le montrent :
1) La poursuite de la guerre de génocide à Gaza depuis plus de 600 jours, sans que les pays occidentaux n’aient pu utiliser leur influence pour faire pression sur Israël.
2) L’entrée de Gaza dans une phase de famine sévère, reconnue par toutes les organisations internationales, avec certaines zones en situation de famine effective. Ceci a une dimension morale pour l’opinion publique, et une autre juridique : l’usage de la faim comme arme est interdit par la Cour pénale internationale.
3) Le mépris par Israël des appels à mettre fin à ses violations en Cisjordanie, avec la poursuite de la colonisation, l’incitation au meurtre et à l’expulsion, le nettoyage ethnique, notamment à Jénine, Tulkarem et Naplouse, et le refus d’engager un processus politique équitable.
4) L’imposition du plan d’annexion, avec approbation de nouvelles colonies, arrestations arbitraires (y compris de mineurs et de personnes âgées), démolitions de maisons, incursions dans les villes palestiniennes et provocations répétées à Jérusalem et à la mosquée Al-Aqsa.
Israël devant les tribunaux internationaux – que ce soit la Cour pénale internationale, la Cour internationale de justice ou les juridictions nationales occidentales – est le strict minimum sur le plan juridique. Ces institutions ne sont d’ailleurs pas à l’abri des pressions politiques.
À la lumière de la résistance du peuple palestinien à Gaza et des pertes infligées à l’armée d’occupation, l’opinion publique occidentale a connu des changements importants. Certains États ont évolué vers des appels au cessez-le-feu immédiat, à la fin des attaques contre les civils, à la levée du blocus et à l’ouverture des passages. Cela dit, peu de ces positions se sont traduites par un changement stratégique, comme on le voit par exemple avec l’Allemagne qui continue de livrer des armes à Israël.
Nous remercions les partis, institutions, universités et médias qui ont soutenu le peuple palestinien et contribué à dévoiler le vrai visage d’Israël. Nous saluons les communautés palestiniennes, arabes et musulmanes pour leur rôle dans la mobilisation des sociétés locales et la transformation de cette solidarité en pression politique sur leurs gouvernements. Nous insistons sur la nécessité de poursuivre ces efforts, notamment en renforçant le mouvement B.D.S. (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), et en élargissant son action à toutes les villes et capitales du monde arabe et occidental.
Israël est aujourd’hui mis à nu devant l’opinion publique internationale : exposé devant les tribunaux internationaux, notamment grâce à la plainte de l’Afrique du Sud, qui a jeté les bases d’un front mondial contre le racisme israélien et les crimes de nettoyage ethnique ; exposé aussi devant les tribunaux populaires dans les rues et les places de milliers de villes occidentales.
Au nom du Département des Relations Extérieures du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine, nous saluons les millions de manifestants dans les rues occidentales, et nous remercions sincèrement les parlements, syndicats, institutions populaires, culturelles, économiques, médiatiques et artistiques pour leurs initiatives révélant les crimes israéliens contre les enfants et les femmes palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Ces peuples savent qu’ils ne sont pas seuls face au fascisme israélien et au colonialisme occidental. Tous les peuples libres se tiennent à leurs côtés dans leur lutte, convaincus que la victoire reviendra au peuple palestinien dans sa quête d’un avenir politique et économique libre, loin de l’occupation, du colonialisme et de la tutelle étrangère.