Message du Département des Relations Extérieures du Front Démocratique aux partis politiques mondiaux et aux faiseurs d’opinion publique: Malgré la famine et la soif à Gaza… la priorité est de mettre fin immédiatement à la guerre d’extermination et de tenir Israël pour responsible

Jun 1, 2025

Mesdames et Messieurs,
Dirigeants des partis politiques et faiseurs d’opinion dans le monde,

Nous vous adressons nos salutations et notre reconnaissance pour vos appels qui résonnent à travers les médias internationaux, dénonçant la guerre d’extermination que le fascisme sioniste continue de commettre contre les civils, notamment les enfants et les femmes dans la bande de Gaza. Par ce message, nous insistons pour que le mot d’ordre «Arrêter la guerre d’extermination» reste fort et visible, et pour éviter les pièges des plans israélo-américains visant à remplacer cette revendication essentielle par l’appel à «l’entrée de quelques camions d’aide dans Gaza».
Israël a réussi à faire passer la demande d’aide humanitaire devant l’exigence fondamentale qui est l’arrêt immédiat de la guerre d’extermination à Gaza. Bien que la poursuite des efforts pour faire entrer des aides — économiques, médicales ou en carburant — soit cruciale face à la famine que subit la population palestinienne, faire de cette aide le point central revient à absoudre l’occupant de ses crimes et à libérer la communauté internationale de sa responsabilité à faire pression sur Israël et les États-Unis pour qu’ils mettent fin à cette guerre.
De nombreuses positions internationales se concentrent sur l’aspect humanitaire au détriment de l’aspect politique, alors que l’arrêt de la guerre permettrait l’ouverture des points de passage et la livraison de toute l’aide humanitaire nécessaire. Depuis le début de l’offensive israélienne, les pays occidentaux se sont timidement focalisés sur deux points : la libération des otages israéliens, sans mentionner les milliers de Palestiniens emprisonnés, et l’entrée de l’aide humanitaire, alors même que le recours d’Israël à la nourriture comme arme est qualifié de crime de guerre par plusieurs responsables onusiens.
Ce positionnement peut être compréhensible de la part d’organisations comme la Croix-Rouge ou le Programme Alimentaire Mondial, pour qui l’aide humanitaire est une mission fondamentale. Mais que de grandes puissances résument leur position sur une guerre d’extermination à une question d’aide humanitaire est une fuite délibérée devant la nécessité d’adopter une position politique claire qui pourrait les confronter à Israël et aux États-Unis. D’autant plus que nombre de ces pays continuent de fournir des armes et du renseignement à Israël, devenant ainsi des complices dans cette agression.
L’usage de la famine comme arme est un crime de guerre, mais la communauté internationale néglige encore sa portée juridique. La relation avec Israël sur cette question reste dans le registre des souhaits, des déclarations médiatiques et de la gestion des colères populaires dans les pays occidentaux. Même lorsque quelques pressions ont été exercées, elles ont abouti à l’entrée symbolique de quelques camions, insuffisants pour un quartier, ou à des distributions contrôlées par des entités imposant de nouvelles réalités militaires et politiques sur le terrain.
L’ONU a rejeté le mécanisme israélien de distribution de l’aide — une décision importante — mais il faut insister pour que l’UNRWA reste l’acteur principal, en coordination avec les autres agences onusiennes présentes à Gaza, sans céder au projet israélien de démantèlement de l’UNRWA, visant à effacer le droit au retour.
Les prises de position occidentales semblent ignorer que le siège de Gaza dure depuis des mois, provoquant une famine, des coupures d’eau et d’électricité, et la mort de civils, y compris d’enfants. Leur langage reste de l’ordre du souhait ou de la demande polie à Israël. Par exemple:
• Donald Trump a appelé à l’entrée de davantage d’aide, mais Israël continue de bloquer les convois.
• Keir Starmer, Premier ministre britannique, a été «choqué» par le refus israélien d’autoriser l’aide et les coupures d’électricité, y voyant une possible violation du droit international.
• Le chancelier allemand Friedrich Merz s’est dit très préoccupé, appelant à éviter la famine.
• Emmanuel Macron a qualifié d’»honteux» le blocage israélien et accusé Netanyahu d’un comportement déshonorant.
• 80 pays ont averti l’ONU que Gaza fait face à la pire crise humanitaire, et que les civils risquent la famine.
• 22 ministres des Affaires étrangères, dont ceux de la France, l’Allemagne, le Canada et l’Australie, ont exigé une entrée totale et immédiate de l’aide, sous supervision des Nations Unies.
• Les dirigeants du Royaume-Uni, de la France et du Canada ont dénoncé une souffrance «insupportable» à Gaza, considérant l’annonce d’Israël de laisser passer «le minimum» comme insuffisante.
• L’ONU a appelé d’urgence à l’entrée de l’aide, décrivant la situation comme «horriblement anormale».
Il est incohérent que la majorité des pays, bien qu’opposés à la guerre, se limitent à la question de l’aide, sans pouvoir exercer une pression réelle pour stopper les tueries quotidiennes. Même si ces pays ne sont pas parties directes à l’agression, leur poids diplomatique leur permet d’agir plus fermement.
Les quelques camions qui ont pu entrer l’ont été sous menace de sanctions européennes ou de suspension d’accords, comme l’ont indiqué plusieurs pays. Le ministre israélien des Affaires étrangères l’a confirmé : «l’aide a été autorisée sous pression européenne et américaine». Netanyahu a déclaré qu’il fallait «éviter la famine à Gaza pour des raisons pratiques et diplomatiques», tandis que le ministre des Finances a été plus franc : «Nous autoriserons le minimum vital, rien de plus».
Cela montre que l’entrée d’une poignée de camions n’est qu’une manœuvre de propagande pour duper l’opinion publique, tandis qu’Israël poursuit sa guerre totale pour annexer Gaza et déplacer sa population.
Nous appelons toujours la communauté internationale à adopter une position ferme pour l’arrêt immédiat de cette guerre fasciste. Et si nous critiquons les États qui réduisent leur position à la question de l’aide, c’est pour les alerter du piège tendu par Netanyahu pour faire oublier la revendication essentielle : l’arrêt de la guerre. Nous remercions tous les pays qui adoptent une position globale en faveur de l’arrêt de l’agression, de l’entrée de l’aide, de la libération des prisonniers, de la reconstruction de Gaza, et du droit du peuple palestinien à choisir son avenir.
Il est clair que le soutien occidental à Israël a légèrement reculé par rapport au début de la guerre, à mesure que l’image réelle d’Israël comme entité fasciste et terroriste d’État se révélait. Même si ce revirement est en partie dû à la pression de la rue européenne — qui a vu de vastes manifestations inédites dénonçant l’agression israélienne — il a influencé les positions officielles, même si elles n’ont pas encore atteint le niveau attendu : une demande explicite et directe de cessez-le-feu immédiat, de protection des civils, de levée du blocus, d’ouverture des points de passage, et de libération des prisonniers.
Le Département des Relations Extérieures du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine considère qu’Israël tente de contourner les appels à cesser la guerre, lever le blocus et arrêter la famine. Sa réponse limitée est une provocation à l’égard de la communauté internationale. Il est donc nécessaire de répondre par des mesures concrètes pour isoler Israël, la boycotter, et l’obliger à respecter les appels des Nations Unies et de la communauté mondiale.