Le ciblage des organisations humanitaires: l’autre face de la stratégie d’extermination israélienne«Le département juridique du Front démocratique» : un nouveau crime de l’occupation appelant à des poursuites

Dec 31, 2025


Le département juridique du Front démocratique pour la libération de la Palestine a déclaré que la décision des autorités d’occupation israéliennes d’annuler les permis de travail d’environ 37 organisations non gouvernementales internationales opérant dans la bande de Gaza et en Cisjordanie constitue un précédent extrêmement dangereux dans le ciblage de l’action humanitaire, et représente une violation flagrante du droit international humanitaire et de l’ensemble des branches du droit international, d’autant plus que cette décision s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan israélien global contre le peuple palestinien en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem occupée.
Le département a affirmé que l’objectif principal de cette décision, en plus de soumettre ces institutions à une surveillance sécuritaire directe, est de démanteler le système d’action humanitaire qui répond aux besoins vitaux du peuple palestinien, et de le remplacer par un dispositif servant le plan israélien fondé sur le déplacement forcé et le nettoyage ethnique, dans le cadre d’une stratégie d’extermination adoptée par Israël.
Il a ajouté que l’interdiction faite par Israël à un grand nombre d’organisations humanitaires internationales d’opérer dans les territoires palestiniens est en contradiction manifeste avec un ensemble d’accords et de conventions internationales qui criminalisent l’entrave à l’acheminement de l’aide humanitaire ou le ciblage de ses personnels, notamment:
1) Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, qui criminalise toute atteinte à l’action humanitaire ou toute entrave à celle-ci, et engage une responsabilité pénale internationale à l’encontre de quiconque entrave délibérément l’acheminement des secours humanitaires (article 8).
2) Les Conventions de Genève de 1949, qui obligent Israël, en tant que puissance occupante, à autoriser le passage de l’aide humanitaire, à faciliter le travail des organisations humanitaires et à ne pas entraver l’assistance destinée aux civils (article 59 de la quatrième Convention de Genève).
3) Les Nations unies, à travers leurs différentes institutions, ont adopté des dizaines de résolutions affirmant l’obligation faite à Israël de coopérer avec les organisations onusiennes et les organisations humanitaires opérant en Palestine, et de garantir l’accès sans entrave à l’aide humanitaire.
4) La Cour internationale de Justice, dans son arrêt rendu en octobre 2025, a confirmé qu’Israël est tenue de respecter ses obligations en vertu du droit international humanitaire, et qu’elle porte une responsabilité directe dans la garantie de l’accès de la population du territoire palestinien occupé aux fournitures essentielles à la vie quotidienne, notamment la nourriture, l’eau, le logement et les fournitures médicales, ainsi que dans le respect et la protection de l’ensemble du personnel et des installations de secours et des services médicaux.
5) En outre, de nombreuses règles du droit international humanitaire coutumier, ainsi que des rapports émanant de dizaines d’organisations et d’instances internationales, confirment que le ciblage des organisations humanitaires ou de leurs personnels constitue une violation grave du droit international, pouvant s’élever au rang de crime de guerre.
Le département juridique a également souligné que le laxisme de la communauté internationale face aux mesures israéliennes visant l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), que ce soit par l’interdiction de ses activités ou par l’entrave à ses services, a encouragé Israël à poursuivre et intensifier son agression contre les institutions humanitaires, sans se soucier des conséquences humanitaires et sociales catastrophiques. Cela démontre qu’Israël ne se contente pas de cibler les Palestiniens par le meurtre et la destruction, mais a fait du recours à la famine, à la privation d’eau et à la coupure des approvisionnements médicaux une composante essentielle de sa stratégie d’extermination du peuple palestinien.
En conclusion, le département juridique du Front démocratique pour la libération de la Palestine a appelé les États du monde ainsi que les organisations politiques et juridiques internationales à exercer toutes les formes de pression sur Israël afin d’obtenir l’annulation de cette décision, de l’obliger à faciliter le travail de l’ensemble des organisations humanitaires, et de prendre des mesures punitives dissuasives en cas de poursuite par Israël de son manquement à ses obligations juridiques envers le peuple palestinien et les organisations humanitaires internationales opérant en Palestine.